Nous voilà confinés. Depuis le premier tour des élections, nous sommes à la maison. Pour nous , petite association de terrain, impossible de suivre correctement la ville, ses préoccupations, le relais d’une autre information sans enfreindre les mesures barrières et le confinement. Nous le comprenons et vous invitons à respecter scrupuleusement ces mesures, seules à même d’enrayer cette épidémie.
Pour autant une autre voie était possible. Pour cela, il aurait fallu entendre, comprendre, saisir ce qu’est un service public et ceux qui le font fonctionner. La grève des hôpitaux (depuis septembre 2019 pour les urgences) était un signal d’alerte sur l’état de ce service public qui tout d’un coup devient essentiel à la nation. Il l’était avant, mais pour le néolibéral qu’est M. Macron et son mouvement, impossible d’entendre le service public et son personnel souffrir.
Cette autre voie ? La Corée du Sud, entre autres, l’a prise : tester massivement sa population, confiner les cas testés positifs, les cas probablement positifs. Et avoir la capacité de s’occuper convenablement des malades.
Malheureusement le néolibéral Macron a laissé au « marché » le soin de produire les tests nécessaires à la France, n’a pas souhaité soigner l’hôpital public alors qu’il manifestait tous les signes cliniques de l’effondrement de ses capacités.
« Nous sommes en guerre ! » . Ce slogan répété maintes et maintes fois par M. Macron qui use et abuse de cette métaphore ne sert qu’un seul but : empêcher toute critique, mettre au pas toutes les contestations, être tou-te-s derrière le chef suprême de la nation, M. Macron. Ceux qui s’opposent sont des traîtres à la nation et seront vertement désavoués !
Nous disons NON !
Nous sommes pour les mesures barrières et pour le confinement, car une nation trop peu préparée, et avec un système de santé à bout de force en temps normal, ne peut prétendre à une autre voie.
Non, nous ne sommes pas en guerre. Cessons d’utiliser cette métaphore ! Nous sommes en crise sanitaire ! Oui ! Et plus que jamais les mesures que nous prenons visent à freiner cette crise sanitaire. Les différences avec la guerre, la vraie sont bien nombreuses. La guerre est un conflit entre des nations qui s’expliquent par les armes en tuant, pillant l’autre. La guerre est ce qu’il arrive quand deux idéologies s’affrontent et ne peuvent trouver un accord.
Quand nous luttons contre ce virus, nous ne nous battons pas contre des hommes ! Nous tentons d’éradiquer ce virus. Ce virus n’a ni idéologie, ni stratégie d‘extension territoriale .
Nous nous opposerons contre tout ce qui a permis la catastrophe, contre l’idéologie visant à la casse du bien commun :
– la casse du service public ;
– la privatisation de pans entiers de nos services publics (poste, eau…) ;
– la disparition des services publics de proximité ;
– le manque de résilience alimentaire, médicale, écologique.
Nous nous opposons au néolibéral Macron, à tous ceux qui le représentent ou le relaient sur les territoires et à sa stratégie qui vise à libéraliser tout ce qui est bien commun. Ne nous y trompons pas, le discours de circonstance sur l’hôpital public n’a pour unique but que de s‘assurer la coopération d’un personnel de santé confronté aux souffrances des malades, épuisé et largement touché dans ses propres rangs. Rappelons–nous : il n’y a pas d’argent magique d’après M. Macron pour l’hôpital public.
Nous préférons la coopération pour tout ce qui touche aux gens (santé, retraites, vieillesse, maladie, transports en commun…) plutôt que la compétition qui laisse de côté les plus fragiles.
A Saint-Sulpice, la doxa macronienne marche à plein régime. Le marché alimentaire, parfois seule source de produits frais de proximité des Saint-Sulpiciens, a été interdit. On préfère voir les gens s’entasser dans les supermarchés. Nous considérons qu’il s’agit là d’une erreur.
Une fois de plus, la multiplication des sources d’approvisionnement en produits de première nécessité peut permettre de diminuer la propagation de la maladie.
Explications :
Dans un supermarché, les consommateurs regardent les produits, les prennent, lisent les étiquettes, les reposent, prennent des fruits, des légumes, les reposent… Bref, de nombreux échanges qui rendent possibles autant de contaminations.
Sur un marché, pour peu qu’on l’organise comme il faut en respectant les gestes barrières, les contacts avec la marchandise sont diminués. Seul le producteur touche aux aliments de l’étal et propose tel ou tel produit au consommateur.
Une fois collectées, les marchandises sont remises à l’acheteur par le producteur limitant ainsi la potentielle contamination des aliments.
Il suffit ensuite de positionner un circuit sur le marché, d’espacer les étals entre eux, d’espacer consommateur et étal à l’aide de barrières pour qu’on puisse minimiser les échanges.
Au lieu de cela, nos producteurs locaux se retrouvent en pénurie de consommateurs. Les consommateurs doivent aller chercher leurs produits frais en grande surface pour ceux qui le peuvent. Les autres se débrouillent… Le maire de notre commune se réfugie derrière des ordonnances interdisant la tenue des marchés de plein vent, mais ne précise pas qu’il a le pouvoir de solliciter du préfet une dérogation, pour peu qu’il organise correctement la tenue dudit marché, pouvoir qu’il n’a pas exercé.
Nous ne sommes plus à une contradiction près de la part d’un maire perdant du temps à critiquer la Poste et le travail en conditions dégradées de ses salariés au lieu d’aider vraiment les Saint–Sulpiciens à rendre le confinement un peu moins pénible. Pendant cette crise, M. Bernardin n’a jamais consulté – ni même informé ! – l’opposition sur la stratégie adoptée pour la commune. Pendant ce genre d’évènement, il serait pourtant plutôt sain de consulter largement afin de fédérer toutes les idées pour trouver une meilleure stratégie pour Saint Sulpice et ses habitants.
Mais pouvions-nous attendre une quelconque ouverture de la part de M. Bernardin qui obéit aux injonctions du premier chef de guerre français en temps de paix : M. Macron ?