Dans la vie, il y a ceux qui font et ceux qui commentent selon notre municipalité La République En Marche… Dans l’action politique, nous pensons surtout qu’il vaut mieux réfléchir avant d’agir.
Ainsi notre municipalité a fait le choix de faire travailler les détenus de la prison de Saint Sulpice selon le journal La Dépêche du Midi. Dans ce même article, nous apprenons que le Maire aurait déclaré qu’il ne faut pas jouer sur les peurs sans toutefois exposer le motif de cette peur. La précision journalistique aurait au moins mérité que les arguments de l’opposition soient exposés mais il n’en est rien une fois de plus.
Si nous pensons que permettre la réinsertion des détenus, en les préparant au retour à l’emploi notamment, est une bonne chose, il nous semble en revanche, que le dispositif proposé omettait un élément fondamental : la formation des employés municipaux à l’encadrement de ce type d’activité. (Voilà) C’est l’inquiétude que nous avons formulée auprès de la majorité municipale. Il ne nous semble pas que cela soit une peur irrationnelle mais bien une inquiétude légitime que tout employeur privé ou public doit prendre en compte afin de protéger ses salariés. A ce sujet d’ailleurs, c’est une obligation légale.
https://www.ladepeche.fr/article/2018/11/28/2914735-la-municipalite-fait-travailler-les-detenus.html
Nul chiffon rouge ici mais l’exigence que l’on est en droit d’attendre dans la conduite de l’action publique. Les grands démocrates qui en appellent à la courtoisie républicaine tout en traitant notre groupe municipal de « grincheux » et autres quolibets pourraient simplement écouter nos propositions.
Qui joue réellement sur les peurs dans cette ville ? On ne peut que se poser la question quand nous prenons connaissance du projet d’installation de 42 caméras de vidéo protection sur notre territoire communal. Un investissement de 550000 euros dont le coût de fonctionnement n’est pas communiqué au moment où nous écrivons ces lignes.
Avancé dans le plus grand secret par ceux qui font (cf. l’expression du groupe « Un avenir ensemble » dans le dernier bulletin municipal), nulle communication d’un diagnostic préalable à nos élus malgré nos demandes répétées. Ce diagnostic existe-t-il ou s’agit-il simplement d’une lubie du groupe majoritaire LREM Saint-Sulpicien ?
Lors du conseil municipal du 22 novembre dernier, notre groupe a demandé la mise en place de ce diagnostic par le biais du CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance) afin de réunir l’ensemble des acteurs concernés (forces de l’ordre, élus, commerçants, citoyens) et déterminer la pertinence d’un tel dispositif dont il va s’en dire que le principe questionne également sur les libertés publiques.
On ne peut pas claironner en permanence que l’on fait de la démocratie participative et écarter les citoyens de projets aussi importants. Dans une note disponible sur son site internet, le ministère de l’intérieur est clair quant au préalable indispensable à la mise en place de tels dispositifs :
« Afin d’optimiser la phase préparatoire à l’installation des caméras, la collectivité doit établir un diagnostic de sécurité, mobilisant l’ensemble des partenaires concernés. Ce préalable, jugé incontournable à toute évaluation précise des besoins en matière de lutte contre l’insécurité, devra intégrer une analyse fine de la délinquance locale et la consultation de tous les acteurs ayant un lien, direct ou indirect, avec la prévention et la lutte contre la criminalité. Ce diagnostic doit par ailleurs constituer le socle du futur dispositif d’évaluation. »
On est en droit de s’interroger sur la nécessité de ce projet dont l’efficacité reste à prouver, de par son dimensionnement exagéré pour une commune telle que la nôtre, et dont la présence ne ferait que déplacer les incivilités en dehors du champ des caméras. Ce projet répond-il à une réelle attente de nos concitoyens? Nous ne le croyons pas et pensons au contraire qu’une politique de prévention et le déploiement de moyens humains et matériels adéquats permettront de réduire les actes délictueux sur notre commune. Les nouvelles politiques publiques ne peuvent plus faire l’impasse sur l’avis des citoyens. C’est pourquoi un débat ouvert, pluraliste et public, associé à une consultation citoyenne nous semble incontournable.
Sans doute dans une logique électoraliste en jouant sur les peurs de ses administrés, le premier maire En Marche de France et sa majorité municipale ont-ils fait le choix de reprendre cette proposition formulée par une autre candidate lors de la dernière campagne municipale.
Plutôt que donner la leçon et de s’enfermer dans une sorte d’arrogance politique, caractéristique du mouvement En Marche, notre majorité serait bien inspirée de prendre le temps de la réflexion et de la consultation, avant de s’engager dans un projet hasardeux et coûteux.
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