Référendum, le poil à gratter de la démocratie
La plupart des lecteurs n’ont pas oublié l’épisode du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l’Europe du 29 mai 2005. « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe ? », nous avait-on demandé. « Non » ont répondu les français à 54,68 % des suffrages exprimés. La réponse ne satisfaisant pas le gouvernement français, celui-ci mit en œuvre une révision de la constitution française, permettant ainsi de ratifier le traité par voie parlementaire le 8 février…et permettant surtout de passer outre le choix des citoyens.
Le référendum, procédé de démocratie semi-directe, permet aux citoyens français de décider ou de donner leurs avis collectivement. La majorité municipale LREM avait donc utilisé ce procédé pour avoir l’avis des Saint-Sulpiciens sur le devenir de la salle Polyespace. La pertinence du procédé nous a laissé cependant perplexe, puisque aucun contrôle n’était fait sur l’origine des avis (peut-être par des personnes extérieures à la commune ?) ou sur l’assurance que les personnes s’étant exprimées ne l’aient fait qu’une seule fois. Nous n’avons eu aucun retour des réponses des personnes sondées, et nous ne pouvons que nous étonner de ce manque de communication. Nous pourrions même aller jusqu’à supputer que les réponses ne soient conformes au souhait des élus majoritaires…
Un emprunt (in)justifié ?
Cette consultation locale, c’était il n’y a pourtant pas longtemps. En 2018 pour être plus précis. Déjà, l’opposition s’était très sérieusement interrogée sur la justification d’un emprunt de 2 500 000 € : monsieur le maire argumentait que « La salle Polyespace doit être remise en état. C’est une urgence pour les associations utilisatrices. » [i] Comment contracter un emprunt de 2 500 000 €, sans avoir une idée précise de la destination, du montant et de la nature précise des travaux ?…
LIRE : https://stsulpice-active-citoyenne.fr/polyespace-ou-polymanipulation/
Ces jours-ci, la même municipalité annonce que « La commune va engager une grande consultation publique pour déterminer (…) quels seront les futurs usages de cette salle »[ii], mais pour quelles raisons cette consultation est-elle à nouveau effectuée?
Et notre groupe municipal de s’interroger sur l’utilisation faite des plus de 200 000 euros déjà versés par l’assureur suite au sinistre. De l’argent qui dort… N’oublions pas également que le Centre de Secours des pompiers fait partie du même ensemble de bâtiments.
Comme l’a dit Raphaël Bernardin lors de la réunion sur les écoles le 27 août dernier : « Il n’y a pas d’argent magique à Saint Sulpice ». Sauf peut-être pour engager sa réélection ?
Et si au final tout cela n’était que du simple teasing électoral !?