SESSION DE ZELE DEPLACE
Le maire de Saint Sulpice la Pointe aura fait rire toute l’assemblée des élus présents vendredi 18 janvier à Souillac pour échanger avec le président Macron.
Pas grâce à un bon mot, mais pour un zèle indécent afin d’être bien vu. Or donc, lorsque M. Bernardin se félicite et remercie le président de la république de l’augmentation de la Dotation Globale de Fonctionnement versée par l’Etat à notre commune, les réactions dans la salle l’obligent à interrompre son intervention. Visiblement il n’y avait que lui pour être content du traitement fait par l’Etat aux communes… La vidéo montrant M. Macron riant de cette maladresse, on ne sait si c’est le ministre ou un préfet, que l’on entend venir au secours du maire devenu muet, pour sous-entendre que le cas de notre commune est exceptionnel (par exemple, Saint Sulpice la Pointe est devenue chef-lieu de canton et sa population augmente). Intervention opportune, car l’opération de rencontre avec les maires interrogeant déjà sur la sincérité de la démarche, il ne faudrait pas que l’enfumage soit trop flagrant… En effet, les modalités mêmes de l’organisation de la rencontre de Souillac ne manquent pas d’interpeler : le garant du débat est un ministre, les préfets choisissent quels maires vont pouvoir intervenir, à raison d’environ 2 par départements. On aurait pu espérer plus objectif comme méthode, surtout quand on sait que pour le Tarn 3 maires ont pu s’exprimer dont M. Verdier[1] et M. Bernardin.
LA LISTE « SAINT SULPICE ACTIVE ET CITOYENNE » CONSTRUCTIVE MAIS SNOBEE PAR LA MAJORITE
Mais notre maire ne s’arrête pas là, et explique que les citoyens ont du mal à s’y retrouver dans les compétences respectives des différents échelons territoriaux. Et de citer en exemple un habitant qui l’interpelle au sujet du collège, et lui de répondre « le collège c’est pas moi, c’est le Département ». Quel dommage de répondre ainsi à un saint sulpicien, car s’il est exact que la compétence pour implanter un collège relève du département, la commune peut jouer un rôle décisif pour faciliter les choses. Saint Sulpice la Pointe ayant décidé d’acquérir les propriétés de l’ancienne Arçonnerie Française, la liste citoyenne « Saint Sulpice Active et Citoyenne » a proposé au dernier conseil municipal que cela serve à accueillir un collège plus grand et idéalement situé en cœur de ville. L’accès en serait facilité, sécurisé, proche des dessertes de bus, de parkings et des commerces. Hélas pour cette liste constructive mais reléguée par une majorité dédaigneuse au rang « d’opposition », sa proposition n’a fait l’objet ni d’un débat, ni même d’une promesse d’être étudiée.
- BERNARDIN DECOUVRE L’EAU TIEDE
Revenons à Souillac, où monsieur Bernardin continue son intervention. Maintenant tout le monde connaît son nom, il l’a lui-même répété plusieurs fois, et cette fois-ci il propose que la TVA « étant un impôt économique elle soit reversée à la Région ». Les maires présents dans la salle commencent à se demander d’où sort le nôtre, car tout le monde sait que la TVA est une taxe qui s’impose à tous, du plus riche au SDF. L’impôt, lui, est prélevé en fonction de la « richesse » de chacun et de sa faculté à pouvoir payer ladite somme (d’où la notion par exemple de progressivité de l’impôt). Mêmes approximations simplistes sur la CSG, et voilà que M. Bernardin déclare que « nous, nous sommes des aménageurs du territoire, pourquoi nos budgets seraient pas faits des impôts fonciers bâtis et non bâtis ? ». On entend quelqu’un dans la salle que l’addition de ces inepties commence à agacer et tente de corriger. Là aussi, tous les présents savent que les taxes foncières font partie, avec la taxe d’habitation, des impôts locaux qui sont perçus par les collectivités territoriales (communes, départements, régions). En clair, M. Bernardin propose quelque chose qui existe déjà : notre maire semble avoir des difficultés à digérer intellectuellement certaines informations. Et l’exercice continue : « c’est compliqué, l’administration c’est toujours compliqué », à propos de l’obligation faite à quatre familles d’envoyer leurs enfants polyhandicapés en Haute Garonne au lieu d’être accueillis à la Maison d’Accueil Spécialisé de notre commune. Il faut dire que la MAS Lucie Nouet est un établissement pour adultes qui ne peuvent pas aller dans une autre structure telle que foyers etc., et en aucun cas pour accueillir des enfants. Il faut également rappeler que pour toute personne handicapée quel que soit son âge, la prise en charge dans une structure relève de l’Agence Régionale de Santé et donc de l’État. Pourquoi pas plus d’établissements, plus de souplesse ? Mais tout simplement pour des raisons de rationalisation financières : l’Etat et son actuel président, ancien ministre du budget, n’y voient pas là une priorité malgré un excellent rapport du Sénatii pour qui la réalité de l’offre est encore dominée par la logique de places. Alors même que la transformation de l’offre n’est pas au rendez-vous, l’effort pour la création de places s’est réduit de 76 % entre 2014 et 2018 ( !), ce qui « ne laisse pas d’inquiéter » le rapporteur. Ça aussi notre maire doit le savoir, mais là il ne propose rien.
Au final nous resterons positifs, car par chance, et même si notre commune ne sortira pas grandie de la prestation de son maire, au moins les médias n’auront pas retenu le nom de Saint Sulpice la Pointe mais uniquement celui de « M. Bernardin ». Mais peut-être ceci expliquerait cela ?
[1] maire de Rabastens et surtout responsable des élus du comité départemental de La République En Marche
https://youtu.be/2yoYKfHBqL4
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