Souvenez-vous. C’était il y a plus d’un an. La liesse ! La joie pure et totale. Le nouveau président si jeune, si beau et si moderne et de gauche et de droite venait d’être élu. L’ancien monde se finissait et le nouveau venait de voir le jour. Pour couronner ce sacre, le gouvernement venait de rallier le champion de l’écologie : Nicolas Hulot ! Là où plusieurs présidents avaient échoués, le nouveau, lui, avait réussi. La transition écologique allait devenir une réalité. Finis les EPR, finie la centrale de Fessenheim, fini l’artificialisation des sols et le glyphosate. Place aux énergies renouvelables, à l’agriculture bio et à la transition écologique. Il était permis d’espérer.
Seulement voilà, il semble que le nouveau monde ait gardé des survivances de l’ancien : les affaires, qui s’accumulent, démontrent que les vieilles pratiques perdurent malheureusement. Le coup politique d’Emmanuel Macron aura été de regrouper les libéraux de droite et de gauche pour reformer un centre que jadis nous appelions l’UDF. De modernité, il n’en n’est point question.
Nous croyons Nicolas Hulot sincère dans son engagement. Rares sont les hommes politiques qui, après avoir avalés autant de couleuvres, ont eu le courage d’avouer leur échec et leur impuissance. En effet, qui avait-il pour le soutenir vraiment au sein de son gouvernement et de sa majorité ? M. Travers ? Ou peut-être Mme Verdier-Jouclas qui en plein hémicycle alla jusqu’à proposer des soldes sur le glyphosate ?
En son temps, Jacques Chirac déclara que notre maison brulait et que nous regardions ailleurs. Pour Emmanuel Macron ce fût : « Make our planet great again ». Un simple slogan… et une écologie d’affichage car dans le fond, ils n’en veulent pas.
M Hulot a raison quand il dit que l’écologie est incompatible avec le système actuel. Il ne faut pas compter sur le marché et le libre échange pour engager la transition écologique. Leur modèle est basé sur la croissance infinie et la compétitivité ou la compétition entre les pays pour toujours plus de profits. Pendant que la planète se réchauffe, ils nous vendent des climatiseurs et de l’eau en bouteille.
L’intérêt financier de quelques-uns prévaut encore et toujours sur l’intérêt général et la présence d’un lobbyiste n’est pas le fruit du hasard. C’est un proche d’Emmanuel Macron. Pourquoi de telles mesures sur la chasse ont-elles échappées à un débat devant la représentation nationale? Inviter les lobbys à sa table c’est aussi une méthode. Qui se souvient encore que dans les tous premiers jours de son quinquennat, le président de la république invita les grands patrons américains spécialistes de l’optimisation fiscale déployant leurs lobbyistes partout à Bruxelles comme à Paris.
Bayer, Monsanto, Coca Cola, AREVA défendent leurs intérêts auprès des pouvoirs politiques et des élus. Qui défend ceux des citoyens ? A en croire M. Hulot, pas notre gouvernement ni la majorité présidentielle.
C’est dire que dans un nid de serpents, il faut avaler bien des couleuvres. Après le TAFTA (Traité d’accord de libre-échange Transatlantique), négocié dans le plus grand secret, le gouvernement entérinait le CETA (traité de libre-échange avec le Canada) alors même que le ministre de l’écologie dénonçait un traité « climaticide et antidémocratique ».
https://france.attac.org/IMG/pdf/dossierratificationavril2018.pdf
Depuis plusieurs jours, la presse considère le départ du ministre comme consécutif aux décisions sur la chasse. Une couleuvre trop grosse à avaler ? A moins que le motif réel de ce départ précipité soit lié au nouveau rapport préconisant la construction de 6 nouvelles centrales nucléaires ?
M Hulot s’en va et M Bernardin perd son soutien lors de la campagne municipale. La transition écologique au niveau local en pâtira-t-elle durablement ? A moins que celle-ci n’ait pas été engagée et que le soutien de M. Hulot à M. Bernardin n’ait été qu’un soutien de circonstance ?
L’état de nos pistes cyclables est lamentable (marquages au sol, état de la voirie). On crée des places de parking au détriment des voies cyclables.
Sur notre Zone d’Activité des Portes du Tarn, on prévoit même l’implantation d’une plateforme logistique de 70000 m2 classée sensible. Encore plein de camions à prévoir pour une création d’emplois discutable.
https://www.ville-saint-sulpice-81.fr/images/Avis_enquête_Terra_2.pdf
Par sa démission, M Hulot nous invite à réagir. A nous citoyens de nous mobiliser ! Il est temps d’interpeller nos décideurs sur l’avenir de cette ZAC qui prend le chemin d’un désastre financier et écologique. Pour cela, il faut un projet politique cohérent et volontariste en faveur de la transition sur notre territoire : Réorienter la ZAC vers l’économie verte, développer les cantines bio pour nos enfants, promouvoir et organiser les déplacements doux, « relocaliser » l’économie en favorisant les circuits courts. Des communes se sont engagées dans cette transition comme la commune de Mouans-Sartoux (https://www.franceinter.fr/emissions/grand-angle/grand-angle-16-septembre-2016) ou encore Ungersheim en Alsace (https://www.mairie-ungersheim.fr/village-en-transition/).
Pourquoi pas nous ?
La politique c’est avant tout des choix et des actes.