Premier scandale, sécuritaire : Delphine Batho, ancienne ministre PS, dénonçait le 23 mai dernier à l’Assemblée Nationale le fait que l’Uipp (Monsanto, Bayer, etc.) avait eu accès à son amendement d’interdiction du glyphosate « plus de 90 heures » avant les députés, dans le cadre du projet de loi sur l’agriculture. Ça, c’est quand même grave dans le cadre d’un exercice serein de la démocratie, non ?
Loïc Prud’homme, député La France Insoumise, a rappelé à juste enseigne que l’affaire des « Monsanto Papers », a permis de démontrer que le groupe américain Monsanto a pesé sur la rédaction d’études scientifiques… dont on peut mettre en doute l’objectivité. Sur ces entrefaites, que notre députée tarnaise Mme Verdier Jouclas donne dans la surenchère, est du plus mauvais goût !
Deuxième scandale, sanitaire : maintenant que tout le monde sait que le glyphosate appartient aux produits cancérogènes, on a du mal à comprendre que le gouvernement se batte pour en retarder l’interdiction. Sauf à accréditer une thèse que le premier scandale ci-avant dénoncé viendrait expliquer…
LE GLYPHOSATE, KESAKO :
https://youtu.be/cE_IFslpOx8
Troisième scandale, la malhonnêteté : au risque de nous répéter, notre bon Président de La République En Marche, qui promettait le 27 novembre dernier la fin du glyphosate « au plus tard dans 3 ans », revient sur sa promesse moins de 6 mois après l’avoir tweetée. Les bonnes vieilles méthodes de l’ancien monde… En tous cas, pour Loïc Prud’homme, le sujet est « emblématique de ce qu’est le renoncement du gouvernement sur le modèle agricole ».
Quatrième scandale, démocratique cette fois-ci : tous les moyens sont bons pour imposer ses fins, et là c’est gratiné ! Passe que les amendements de Mme Batho en charge de la commission du Développement durable de l’Assemblée aient été rejetés, que ceux de Matthieu Orphelin (LREM) l’aient été également et que la somme des amendements portés par La France Insoumise aient été rejetés en masse, mais la méthode utilisée, elle, pose réellement question. Comme l’explique Caroline Fiat (LFI), « l’amendement glyphosate (qui) aurait dû passer ce mardi après-midi et M De Rugy (Président de l’Assemblée Nationale, NDLR) a décidé de continuer la séance lundi soir jusqu’à 2h au lieu d’1h pour faire rejeter les amendements demandant la fin du glyphosate dans un hémicycle qui du coup s’était largement vidé… C’est ça, la République en marche… La dictature en marche, en réalité… »
Épilogue : no comment…